Comme chaque année, le spécialiste des médias sociaux, l’italien Vincenzo Cosenza publie les cartes des réseaux sociaux et des applications de messagerie les plus populaires dans le monde.
Comme chaque année, leur examen leur apparaître, hormis quelques particularités locales, une opposition Chine Vs Reste du Monde. Revenons rapidement sur cette étude, dont nous inspirons assez largement tout en y apportant des nuances et des remarques.
Leader dans 154 des 167 pays analysés, Facebook est le réseau le plus utilisé ( 2,7 milliards d’utilisateurs mensuels, et 1,8 milliard d’utilisateurs actifs quotidiennement.
Utilisateurs par continent :
Il est à noter que Facebook, comme d’autres réseaux sociaux, sont partiellement ou complètement interdits dans certains pays.
Chine : la Chine a bloqué Google, Facebook, Twitter et Instagram, ainsi que des milliers d’autres sites étrangers dont la section Wikipedia Chine.
Corée du Nord : la censure y est massive et les habitants n’ont la possibilité d’accéder qu’à seulement 30 sites validés par le gouvernement.
Iran : En 2013 l’Iran a décidé de bloquer 50 % des 500 sites internet les plus visités dans le monde dont YouTube, Facebook, Instagram et Twitter. La situation semble avoir légèrement évolué depuis mais la censure et la chasse aux contestataires y est toujours très vive.
D’autres pays autoritaires – Vietman, Belarus, Turmensitan… pratiquent eux-aussi des censures totales ou partielles en coupant parfois l’accès aux réseaux pendant des périodes électorales ou de troubles politiques.
D’après l’étude, Instagram le troisième réseau le plus fréquenté de la planète (1,08 milliard d’utilisateurs), n’est le plus populaire qu’en Iran. Cette donnée contredit totalement le fait qu’Instagram y soit banni. La méthodologie de l’étude n’étant pas communiquée nous émettons donc un gros doute sur cette information.
Quant à Twitter (326 millions d’utilisateurs) c’est au Japon qu’il grimpe pour la seule fois sur le première marche du podium.
VKontakte (VK) est le réseaux le plus utilisé en Russie et une partie des anciens pays ayant constitué l’URSS : Arménie, Moldavie, Tadjikistan, Turkménistan, Ouzbékistan…
Ce réseau 100% made in Russia, revendique 400 millions d’utilisateurs enregistrés, et plus de 100 millions d’actifs par mois.
WeChat (1,2 milliard d’utilisateurs actifs par mois) est plus qu’un simple réseau social, il propose des services très variés comme des jeux, de la messagerie, du e-commerce, les paiements mobiles et des services tels que la réservation de billets, la livraison de nourriture et les paiements par carte de crédit.
Très peu utilisé en dehors de l’Asie du Sud-Est il n’en est pas moins disponible en plus de 20 langues dont l’Anglais, l’arabe, le chinois, l’allemand, le français, hébreu, l’italien…
WeChat au service du régime chinois.
En 2019, lors des célébrations des 30 ans des manifestations de la place Tian’anmen, des utilisateurs ont été bloqués pour avoir partagé des photos jugées de nature à « propager des rumeurs néfastes ». Pour débloqué leur compte les « fautifs » devaient transmettre une photo ainsi que des enregistrements vocaux. Ces données transmises à Tencent (la maison mère à la botte du régime) ont ensuite servit à constituer une base de données biométriques des personnes ayant été bloquées.
Côté application de messagerie la répartition est sensiblement différente. Ce qui saute au yeux est que l’empire Mark Zuckerberg (Facebook, WhatsApp et Messenger) est incontournable et exerce une domination impérialiste sur toute la planète (sauf en Chine avec encore WeChat comme leader).
En tête dans 37 pays et avec près de 2 milliards d’utilisateurs actifs, WhatsApp est l’application la mieux représentée, en particulier en Amérique Latine, en Europe, en Inde et en Afrique. Certaines applications comme Line (Japon, Taïwan), Viber (Ukraine) ou KakaoTalk (Corée du Sud) dominent à l’échelle nationale, mais ne font pas partie des applications les plus utilisées à l’échelle mondiale.